Saint-Georges-le-Gaultier est un petit village de 526 habitants, à 2 heures de la région parisienne. La tranquillité règne dans les rues de cette commune sarthoise. Et pourtant, en écoutant bien, on peut percevoir des cris. Le saut à l’élastique n’est pas très loin !
Dimanche, 9h42 – Lab’O. Alors qu’Orléans se réveille sous une température déjà chaude, l’équipe se rejoint devant les bureaux. Tout le monde est là, on prend la route : Anas conduit, Cécilia fait le GPS pendant que Gabriel, Héléna et Coline débattent sur ce qui les attend…
Gabriel : « Imagine, la corde est trop longue… »
Anas : « On va nous entendre crier dans toute la région ! »
Héléna : « Non, moi je saute pas. »
Chacun y va de son commentaire. Le stress monte au fur et à mesure des kilomètres parcourus. Le trajet à travers les routes de campagne est rythmé par de l’humour noir et des suggestions sur les vidéos à faire. 2h30 de trajet plus tard, nous approchons du village, il n’y a plus de bruit dans la voiture. Tout le monde cherche le fameux viaduc.
Coline : « Quand je vais voir le viaduc, je vais plus vouloir le faire… »
STOP ! Au détour d’un virage, le gros panneau de l’activité indique un chemin entre les arbres. On arrive sur un petit parking, nous tournons et il est là, impressionnant, le viaduc de Saint-Georges-le-Gaultier est prêt à nous accueillir.
Il s’agit d’une construction en béton armé datant de 1912, qui aurait dû servir au passage du tramway reliant Alençon et Moulins-le-Carbonel. Cependant, ce pont, long de 150 mètres, n’a jamais été achevé à cause de la Première Guerre Mondiale. Quand on dit « inachevé », on ne parle pas d’un pont bancal ou d’une partie qui risque de s’effondrer, hein ! Il est seulement question des rails servant au passage du tramway : ils n’ont pas été installé, rien de plus…
Nous marchons dans l’herbe la tête en l’air en direction du géant de pierre. Cécilia prend quelques photos, on rigole la peur au ventre… Nous aperçevons le stand et les installations, Anas nous rappelle que le rendez-vous est à 13h30 là-haut, pas en bas. Oups, il faut se dépêcher !
Héléna : « Où est l’ascenseur ? »
Un chemin bien pentu aménagé de marches se dessine dans la forêt et nous conduit à l’extrémité du pont. D’un côté, la nature a repris ses droits, empêchant tout accès ; de l’autre, l’imposant viaduc.
Nous sommes accueillis par le maître des lieux, François, avec qui nous faisons les présentations. Il est accompagné par Kévin et Aurélien, moniteurs du club. D’autres personnes sautent avant nous, cela nous laisse le temps pour faire le point sur les plans à filmer. Cécilia redescend pour filmer (entre nous, on sait que c’est un prétexte de plus pour ne pas sauter…).
Héléna est encore très hésitante. Anas, Gabriel et Coline sont motivés mais peu confiants.
Il y a de l’agitation derrière nous. Céline, pieds nus, s’approche au bord du ‘plongeoir’. Sans la moindre hésitation, cette habituée des lieux saute !
Céline : « Wouhouuu ! »
On la voit rebondir quelques fois, elle remonte si haut que nous pourrions croire qu’elle va nous taper dans les mains ! Une fois l’élastique à peu près immobile, celui-ci est détendu pour qu’elle puisse atteindre le sol en douceur.
François nous propose de faire un saut en duo, appelé « tandem », puis, pour les plus téméraires, un saut en solo. Les garçons forment un binôme, les filles un autre. Enfin, ça, c’est si Héléna saute !
François : « J’en vois tous les jours des personnes comme toi. Il faut juste réussir à sauter le pas (le jeu de mot était voulu ?). Tu n’imagines pas la satisfaction que tu auras après, tu pourras dire que tu l’as fait. Fais-moi confiance ! »
Pendant ce temps, nous remplissons des fiches d’informations. Les garçons sont pesés puis équipés : une sangle autour de chaque cheville, un baudrier et un casque pour fixer la GoPro. L’élastique est remonté à la plateforme pour préparer les prochains courageux. Il y a deux tandems avant l’équipe Yakaygo : deux femmes et un couple. François et Kévin regroupent tous les duos pour leur expliquer les consignes de sécurité : la position à adopter et les choses à faire ou à éviter.
Les deux binômes sont passés. Ca y est, c’est au tour d’Anas et Gabriel. Kévin les prépare, un mousqueton, un deuxième, un troisième, il y en a combien ? Aurélien leur fait un dernier topo et vérifie le matériel installé par son collègue. Il allume la GoPro et motive les membres de l’équipe.
Aurélien : « Bienvenue sur Yakaygo TV ! Au niveau de la sécurité, tout est ok. Vous êtes contents d’être là ? Oh oui, on est contents d’être là. Vous avez peur ? Oh non, on a pas peur du tout ! »
Ils rient mais on sent tout de même une certaine tension. Ils s’approchent du vide, les orteils dans le vide, le regard fixé sur l’horizon, les bras en avant (on vous épargne la vulgarité de Gabriel à cet instant-là). 1, 2 et 3, ils se laissent tomber dans le vide. Cri de peur, puis cri de joie !
Anas, les yeux fermés : « Yakaygoooo ! »
Gabriel : « C’est la meilleure sensation du monde ! »
Ils rebondissent, l’élastique se tend. Hop, ils attrapent la corde entre leurs jambes pour se redresser un peu et Kévin les descend. Céline les attend en bas, les aide à se poser et à se détacher. Il passe moins de 2 minutes entre le moment où ils sautent et leur arrivée sur la terre ferme. Essoufflés, les garçons en tremblent encore mais ont le sourire aux lèvres !
50 mètres plus haut, alors qu’Héléna finit de filmer les précédents sauteurs, François lui dit qu’elle a encore trois minutes pour changer d’avis, Coline la supplie des yeux. Une poussée de courage la réveille, elle pose la caméra et rejoint son binôme.
Vivez l’expérience du point de vue de Coline, premier saut à l’élastique.
Héléna me rejoint. Ainsi, ce ne sera plus un vol en solo mais en tandem, parfait ! On nous refait un résumé des consignes de sécurité, nous devons rester épaule contre épaule, chacune tenant le baudrier de l’autre. La GoPro est en place sur mon casque, ma coéquipière ne dit plus rien. Kévin vérifie le matériel, on approche du plongeoir. Je m’abstiendrai de détailler le vocabulaire que j’emploie à ce moment-là. Héléna fixe l’horizon, quant à moi, j’ai eu le malheur de regarder en bas. Heu, c’est très haut quand même ! Vous vous imaginez sauter d’un immeuble de 16 ou 17 étages ? Moi, pas du tout. Nous nous entendons répéter « je peux pas, je peux pas ». Et pourtant, au décompte, j’hésite un instant mais ma coéquipière m’entraine dans sa chute.
Et c’est là que la magie opère : vous pouvez penser ce que vous voulez, le saut à l’élastique procure une sensation unique. C’est d’ailleurs assez indescriptible, on se sent voler, libre, la tête vide. Cela ne dure que quelques instants mais ceux-ci sont inoubliables. A peine les pieds dans le vide, l’instinct de survie reprend le dessus et nous nous serrons le plus vite possible… La vue est époustouflante, la chute libre agréable et les rebonds tranquilles.
Héléna, entre deux fous rires : « Je suis vivante ! »
Oui, on est vivantes et on rigole bien entre deux rebonds, nous l’avons fait ! Aurélien nous demande de nous redresser grâce à la corde prévue à cet effet. La tête redressée, nous sommes descendues jusqu’au sol où nous réceptionne Céline. Celle-ci nous donne à chacune un certificat de saut à l’élastique, la preuve irréfutable que nous avons sauté ! Le matériel est attaché à l’élastique et remonté avec ce dernier. On rejoint Cécilia pour regarder les sauts en solo de Gabriel et Anas. Nous, nous n’avons pas le courage pour un deuxième et toute seule, en plus de cela !
C’est au tour d’Anas de sauter en solo. Selon lui, le saut en tandem est parfait pour profiter à deux d’une activité folle comme celle-ci. Cependant, le saut individuel n’a aucun rapport : une impression de légèreté et de liberté incomparable. Toute la vallée a dû l’entendre crier de joie pendant son saut.
Anas : « J’avais l’impression d’être un oiseau mais après une soirée bien arrosée. »
Puis, nous voyons Gabriel approcher du vide. Tout comme son collègue avant lui, le saut en tandem l’a bien rassuré : il n’a pas hésité un instant à sauter et il n’est pas déçu non plus car les sensations sont complètement différentes.
Gabriel : « La sensation de voler est multipliée par 10 en solo ! »
Ca y est, les folies de l’équipe Yakaygo sont terminées pour aujourd’hui. Nous remontons pour remercier l’équipe, prendre d’autres photos avec eux et profiter une dernière fois de la vue sur la Sarthe. En voiture, nous faisons le constat suivant, contrairement à ce qu’on pourrait imaginer :
- Ce n’est pas une activité brusque : il n’y a pas de mouvements ou rebonds violents ;
- Vous ne tournoyez, rebondissez pas pendant d’interminables minutes ;
- Vous n’aurez pas de nausées ou de mal de crâne ;
- C’est une expérience inoubliable à tester sans hésiter.
Le saut à l’élastique : testé et approuvé par l’équipe Yakaygo !
On vous a convaincu ? Rendez visite à François, Kévin et Aurélien et leur équipe à Saint-Georges-le-Gaultier !
Si les aventures de notre équipe vous plaisent, nous avons aussi pu tester l’accrobranche dans l’Yonne, le rafting sur le Chalaux et le canoë-kayak !